Restituer les plans sonores du Requiem de Berlioz

Le dispositif orchestral adopté pour la représentation de la Grande Messe des Morts opus 5 à la cathédrale Notre Dame de Paris le 22 ajnvier 2014 se veut au plus proche du gigantisme souhaité par le compositeur : une choeur immense, un ténor solo pour le Sanctus et un orchestre composé de plus de cent cordes (dont dix-huit contrebasses), vingt bois, douze cors et des percussions comprenant notamment huit paires de timbales, le tout renforcé à certains moments par « quatre petits orchestres d’instruments de cuivre [qui] doivent être placés isolément, aux quatre angles de la grande masse chorale et instrumentale ».
Les fanfares sont donc placées dans les galeries latérales, au fond du chœur et en tribune du Grand Orgue à 15 mètres de hauteur, tandis que l’orchestre se déploie aux croisées des transepts et de la nef.

Seul un tel parti pris permet de faire surgir les effets de contraste, de lointain, de fantastique, de mystère, de fracas et de rupture silencieuse recherchés par le compositeur.

L’enregistrement et la diffusion en son surround (multicanal ou binaural) constituent en outre le seul moyen de restituer le sentiment d’encerclement voulu par le compositeur et de rendre justice à cette œuvre incandescente.

Pour ce faire, un dispositif microphonique exceptionnel lui aussi a été mobilisé :
Près de 80 microphones sont ainsi disposés en des points stratégiques, suspendus au plafond, dans les cintres, face à la tribune d’orgue, au dessus du public, mais également aux plus près des instrumentistes et chanteurs et vont permettre de recréer l’expérience sonore vécue par le public présent dans la cathédrale.

Ces quelques 80 microphones complètent le cœur du dispositif : un « arbre microphonique », véritable radar sonore omnidirectionnel en forme d’étoile placé au dessus de la tête du chef d’orchestre (DPA – SC5) pour un rendu sonore optimal, constituant la colonne vertébrale de cet enregistrement hors norme.

nef

Un car régie a été mobilisé pour effectuer cet enregistrement stéréo et multicanal en simultané. Ce car de 12 mètres, est en 2013 le fleuron des équipements mobiles de Radio France. Il est constitué notamment d’une cabine de prise de son (à deux soufflets) stéréo ou 5.1, avec une console MC² 66 LAWO (56 faders) pouvant accueillir 120 micros, d’un monitoring multicanal constitué de 5 enceintes AIR20 + Sub DYNAUDIO. Enfin, il possède une cabine de direct stéréo.